Par Journaliste d’Etat
Dans son homélie lors du culte vespéral de la pâques, le Cardinal Fridolin AMBONGO n’a pas manqué, comme dans ses habitudes, d’aborder les questions phares de l’actualité en RDC.
Utilisant la chaire ecclésiastique comme espace de sa liberté d’expression, l’archevêque métropolitain de Kinshasa a donné une justification à première vue « instigatrice » de l’afflux massif des jeunes du PPRD, Parti cher à Joseph Kabila, à l’Alliance Fleuve Congo (AFC), Organisation belliqueuse de Corneille Nangaa, ancien Président de la CENI.
Pourquoi ces jeunes du PPRD rejoignent la rébellion de Corneille Nangaa ? La réponse de Fridolin AMBONGO est la suivante : « C’est parce qu’ici (Kinshasa), nous continuons à poser des gestes qui blessent les autres, des gestes qui fragilisent la cohésion, des gestes qui excluent les autres du gâteau national ».
Cette déclaration du Cardinal Ambongo révolte les âmes de ceux qui ont perdu la vie suite aux conflits de guerres. Les mots de Fridolin Ambongo sont similaires à un parent qui justifie la vie criminelle de son enfant parce que l’Etat n’a pas construit des bonnes écoles alors que la première instance éducative est la famille.
Papa Episcopo,
La rébellion est une fausse excuse en démocratie. Justifier un acte qui crucifie la démocratie, est une moquerie du travail héroïque de Sun City, Lusaka qui a permis aux Congolais, Dirigeants et dirigés, de taire les armes et de faire parler les urnes. La rébellion est une insuffisance d’intelligence démocratique qui pousse les esprits faibles à recourir aux armes pour ne plus permettre au Peuple de choisir librement ses vrais leaders. La rébellion est le poison de la démocratie !
Cher Cardinal,
Même si le Pouvoir actuel pose des gestes qui, selon vous, excluent les autres du gâteau national, blessent l’adversité ou fragilisent la cohésion nationale, notre Constitution, fruit de l’intelligentsia congolaise, donne des méthodologies démocratiques pour pousser le pouvoir politique à la rationalité. Aucune disposition de la Constitution du 18 Février ne sacralise la rébellion comme thermomètre du mécontentement politique.
Cher Père,
Au Sénégal, des jeunes, parmi lesquels Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye, étaient mécontents du Management étatique du Président Macky Sall. Durant près de cinq ans, ils ont mené une lutte démocratique acharnée et aguerrie, sans Armes, sans roquettes, ni tenues militaires. Ils ont fait la prison et en sont sortis victorieux lors de la Présidentielle de 2024. Aujourd’hui, Macky Sall passe ses dernières heures au Palais présidentiel de Dakar pour céder le fauteuil à Bassirou Diomaye, un jeune démocrate et panafricain de 44 ans. Que ça nous serve de leçon ! Que vous aide, entant que Messager du Christ, à pousser la Jeunesse congolaise au courage démocratique et à la révolution pacifique, et non à la délinquance belliqueuse.
Cher Cardinal Fridolin Ambongo,
Vous avez été témoin des millions de morts de nos compatriotes causés par des conflits armés, des rébellions à la quête du pillage de nos ressources naturelles. Nos mères, nos frères et sœurs ont perdu la vie dans des conditions les plus inhumaines. Des bébés découpés en morceau, des femmes violées, violentées et égorgées, des millions des déplacés, des familles entières brisées et molestées. Tout ça, à cause des rébellions. Notre pays a fait face durant des décennies à des agressions sans obtenir une seule sanction des organisations internationales infligées aux génocidaires bien connus dans la sous-région.
Tata Cardinal, en cette période Pascale, priorisez votre message à la résurrection des valeurs démocratiques dans la classe politique congolaise. Jésus-Christ est ressuscité des morts avec un corps métamorphosé, une parure de la gloire céleste. Enseignez à tous ces jeunes admis à la rébellion à faire renaître en eux les atouts démocratiques pour favoriser la paix, la fraternité et la cohésion nationale.
Martin Fayulu n’est pas satisfait du Management Tshisekedi, il n’est pas allé prendre les armes pour enclencher la rébellion dans le Bandundu. Moïse Katumbi, actuel opposant de Félix Tshisekedi, n’a pas pris les armes pour faire du Katanga le bastion d’un mouvement insurrectionnel. Même si elle est encore sur des béquilles, la démocratie existe en RDC.
Le Gâteau national ce n’est pas le partage du pouvoir, forcément, cher Cardinal. Le vrai Gâteau national c’est la démocratie que tout le monde doit appliquer quel que soit son camps ou son appartenance politique.
Tata Cardinal Fridolin Ambongo, demeurez le messager de la paix du Christ, l’ange de l’église, un bon berger. Soyez le Cardinal de la cohésion nationale et de la concorde sociale. Que Dieu vous bénisse.
Bonne fête des pâques !