Par la rédaction
L’ancien président Joseph Kabila Kabange a annoncé son intention de se rendre à Goma « dans les prochains jours », marquant sa première prise de parole publique à la nation depuis 2019. Cette déclaration, diffusée ce vendredi via YouTube, intervient alors que des rumeurs de son retour avaient déjà provoqué des réactions controversées du gouvernement actuel, que Kabila a qualifiées de « décisions arbitraires » et de « légèreté déconcertante« .
Dans son allocution, Joseph Kabila a vivement critiqué l’abandon des populations de l’Est par le pouvoir en place, les accusant d’avoir imposé des mesures « punitives » telles que la déconnexion des institutions financières locales et la restriction des mouvements. Selon lui, ces décisions « asphyxient » et précarisent davantage la vie des habitants du Nord-Kivu, durement éprouvés par les conflits. Il a exhorté les autorités à recentrer leurs actions sur la protection de la population et à garantir que l’armée et la justice soient « véritablement au service » des citoyens.
Le timing de cette annonce est particulièrement notable. Elle survient alors que la justice congolaise s’apprête à lancer des poursuites contre l’ancien président pour des faits présumés de trahison, crimes de guerre et participation à un mouvement insurrectionnel. De plus, les autorités l’accusent depuis plusieurs semaines d’entretenir des liens avec les rebelles du M23/AFC, responsables de nombreuses exactions dans l’Est du pays.
La décision de Joseph Kabila de se rendre à Goma, une ville sous haute tension sécuritaire, est perçue comme un acte de défi direct au pouvoir en place. Ce déplacement imminent risque d’ajouter une complexité supplémentaire au paysage politique et sécuritaire déjà fragile de la République Démocratique du Congo.













