RDC : Joseph Kabila dénonce la détérioration de la sécurité et l’indifférence des autorités de Kinshasa

Par Patient Mubiayi

L’ancien président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila a, lors de son discours à la nation congolaise tenu ce vendredi 23 mai, dans la soirée, peint un tableau sombre de la situation sécuritaire, dominée par les conflits armés et les confrontations directes entre les communautés.

Selon lui, la dégradation rapide de la situation sécuritaire se concentre dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Maniema, Tanganyika, Haut Katanga et Maï-Ndombe, où de « graves » violations sont commises contre les populations civiles par des groupes armés sous l’œil impuissant des autorités de Kinshasa.

Il dénonce les tueries massives des civils et des militaires, des députés, des membres de la société civile ou des partis politiques suite à « l’intolérance, le cynisme et le terrorisme d’État » exercé par le régime Tshisekedi dans « l’abus du pouvoir par le pouvoir ». Il a évoqué le carnage de la nuit du 1er au 2 septembre 2024 qui s’est déroulé à la prison centrale de Makala, ayant coûté la vie à des milliers de Congolais « sans défense ». Il en est de même pour les Wazalendo assassinés à Goma, les Junafec à Lubumbashi et les adeptes de l’église Mbidi, tués à Kwilu, dans la province du Haut-Katanga. Il déplore l’impunité face à ces actes qui constituent « un crime incontestable contre l’humanité ».

Pour le sénateur à vie, la détérioration fulgurante de la sécurité est due « à la mauvaise gouvernance du pays qui, dans ce secteur, est aujourd’hui caractérisée, par une formation militaire bâclée, des recrutements et mises en place ethniquement motivés ainsi que par l’emprisonnement sans jugement aussi bien de plusieurs militaires et officiers de haut rang, que des agents de l’ordre et de sécurité majoritairement swahiliphones ».

Et d’ajouter : « Il a été substitué des bandes de mercenaires, des groupes armés, des milices tribales et des forces armées étrangères qui ont, non seulement montré leurs limites, mais aussi enfoncé le pays dans un chaos indescriptible ».

Face à cette situation, Kabila souligne l’indifférence des autorités en place qui ont fait perdre à l’État son « monopole de la violence » en léguant la sécurité du territoire national aux groupes armés endogènes et exogènes, suite à un prétendu affaiblissement de l’armée nationale. Pourtant, elle « est vilipendée, conspuée et tournée en dérision par les autorités qui n’assument jamais rien, alors qu’elles sont censées veiller à sa consolidation et à sa respectabilité ».

Ces déclarations sur la crise sécuritaire que traverse le pays interviennent dans un contexte où les villes de Goma et Bukavu sont sous le contrôle du groupe armé terroriste M23-AFC, depuis le début de l’année et où le pouvoir en place a livré Kabila à la justice pour haute trahison, crimes contre l’humanité, crimes de guerre et particulièrement au mouvement insurrectionnel M23-AFC.

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