Par Patient MBY
L’ancien président Joseph Kabila a envoyé son proche collaborateur Kikaya Bin Karubi à Washington, depuis quelques jours pour une mission d’explication. Sa présence a été révélée par le magazine français Jeune Afrique lors d’une interview exclusive.
Joseph Kabila, qui avait amorcé des consultations dans la ville de Goma, sous contrôle du groupe armé rebelle M23-AFC, a dépêché Kikaya Bin Karubi dans la capitale américaine dans un climat où le Rwanda et la RDC poursuivent les pourparlers pour aboutir à un accord de paix dans la partie Est du pays. Cette arrivée intervient au moment où l’opposant politique Moïse Katumbi a été reçu au département d’État américain.
Cette mission vise à repositionner Joseph Kabila sur le plan diplomatique après 6 ans de silence et d’absence sur la scène politique congolaise.
« Je suis venu rencontrer les officiels du Congrès, de la Chambre des représentants, du Conseil de sécurité nationale, certains milieux qui réfléchissent sur la question de la RDC et notamment des organisations comme Human Rights Watch », a-t-il déclaré à Jeune Afrique.
Et d’ajouter : « Expliquer le bien-fondé du retour actif en politique de Joseph Kabila, défendre la famille politique de Kabila, ses idées et faire comprendre la situation réelle du pays qui vit une catastrophe avec le régime actuel. Le message principal, c’est celui qui est contenu dans son discours et présenté aux décideurs américains : le plan de paix proposé par Joseph Kabila qui vise à mettre fin à la tyrannie ».
Selon ce proche du président honoraire de la RDC qui séjourne à Washington, « les objectifs du président Kabila ne sont pas en contradiction avec ceux de la rébellion. Ils visent tous à mettre fin à la tyrannie de Tshisekedi », comme il l’avait souligné dans son plan de sortie de la crise, lors de son adresse à la nation congolaise le 24 avril dernier.
Si Kikaya ne s’attèle qu’à l’aspect sécuritaire, d’aucuns s’interrogent sur les intentions réelles du sénateur à vie d’envoyer son collaborateur à Washington dans un contexte où le gouvernement de Kinshasa a entamé des négociations avec les États-Unis d’Amérique pour parvenir à un partenariat d’accès aux minerais stratégiques en échange de la sécurité.
