Par Patient MBY
La conseillère en communication, Barbara Nzimbi, du sénateur à vie joseph kabila a annoncé que l’ancien président de la république démocratique du Congo va prendre la parole ce vendredi 23 mai 2025. Cette prise de parole fait suite à la levée de ses immunités parlementaires par le Sénat congolais lors de l’assemblée plénière tenue hier.
L’allocution de l’ancien président de la République démocratique du Congo est attendue dans un contexte politique et judiciaire tendu. La chambre basse du parlement congolais a décidé ce jeudi de faire sauter le verrou afin de livrer Kabila à la justice, qui va désormais le poursuivre pour haute trahison, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et participation au mouvement insurrectionnel M23-AFC dont « il est le parrain » selon le président Tshisekedi.
Lors d’un vote discret organisé au Sénat, 88 sénateurs sur 96 présents ont voté pour, 5 contre, zéro abstention et 3 bulletins nuls, ce qui a poussé Jean-Michel Sama Lukonde à lever les immunités du sénateur à vie. Avant ce vote, la commission spéciale ad hoc mise en place pour examiner le réquisitoire de l’auditeur militaire de la Haute cour, Likulia Bakumi Lucien-René, qui a déposé son rapport au Sénat, a voté à l’unanimité pour la levée des immunités du leader national du parti PPRD.
Cette décision singulière de présenter l’unique ancien président de la RDC vivant a suscité des réactions contradictoires dans l’opinion publique. Certains y voient un « acharnement » et les autres « une décision inopportune » de la part du régime actuel. Après près de 6 ans de silence, les sorties médiatiques de Joseph Kabila sur la guerre à l’Est ont été « choquantes ». Après la chute de Bukavu en février dernier, l’ancien chef d’État a signé une tribune dans un hebdo sud-africain où il s’est exprimé sur les causes de la guerre. Il a à cette occasion qualifié le régime de Tshisekedi de « tyrannique » qui privilégie la dictature à la place de la démocratie.
Kabila a par la suite adressé une lettre au magazine français Jeune Afrique où il a signifié qu’il reviendrait au pays par la partie orientale après plus d’une année d’exil. Quelques semaines après, les médias internationaux dont RFI ont signalé et confirmé la présence du président honoraire à Goma, une ville stratégique de l’Est du Congo, occupée par le M23-AFC depuis janvier dernier, ce qui a ouvert la boîte de Pandore à son encontre.













