RDC-Rwanda : Un accord de paix paraphé à Washington, la question du retrait rwandais en suspens

Par Patient MBY

Les délégations de la République Démocratique du Congo et du Rwanda ont paraphé un texte d’accord de paix ce mercredi 18 juin, à l’issue de trois jours de négociations intensives. Ces pourparlers se sont déroulés sous les bons offices d’Allison Hooker, sous-secrétaire d’État américain aux Affaires politiques, ouvrant la voie à une tentative de désescalade dans la région des Grands Lacs.

Selon un communiqué conjoint, la signature officielle de cet accord de paix entre Kinshasa et Kigali est prévue pour le 27 juin, sous l’égide du Secrétaire d’État américain Marco Rubio. Cet accord s’inscrit dans la continuité de la déclaration de principes signée le 25 avril dernier par Thérèse Kayikwamba Wagner et Olivier Nduhungirehe, également à Washington.

Les points clés de l’accord

Le texte paraphé comprend plusieurs dispositions visant à normaliser les relations et à stabiliser la région, notamment :

  • Le respect de l’intégrité territoriale.
  • L’interdiction des hostilités.
  • Le désengagement et le désarmement des groupes armés.
  • L’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques.
  • La mise en place d’un mécanisme conjoint de coordination de la sécurité, intégrant le CONOPS du 31 octobre 2024.
  • La facilitation du retour des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays.
  • L’accès humanitaire.
  • Un cadre d’intégration économique régionale.

Ces discussions tripartites, axées sur les intérêts sécuritaires et politiques des deux pays, ont également bénéficié de la participation du facilitateur qatari, assurant une complémentarité et une harmonisation des efforts diplomatiques. Kinshasa et Kigali ont salué conjointement les initiatives des États-Unis et du Qatar pour trouver une solution politique à la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC et dans la région des Grands Lacs.

Une condition préalable ignorée ?

Alors que Massad Boulos s’est félicité de ce « pas vers la paix durable », un point crucial reste en suspens : l’accord a été paraphé sans le retrait des forces rwandaises du territoire congolais. Ce retrait était pourtant une condition préalable formelle imposée par la délégation technique de la RDC avant toute signature d’accord, les troupes rwandaises étant accusées de combattre aux côtés de la rébellion de l’AFC/M23 dans les zones échappant au contrôle du gouvernement de Kinshasa. La question de l’application de cette condition reste donc une interrogation majeure pour la mise en œuvre effective de cet accord.

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