RDC: «Union sacrée, la nouvelle Tour de Babel congolaise»

Tribune de Jean-Claude Mutombo (libre penseur)

À vouloir tout avoir, tout posséder, tout diligenter comme un Dieu du ciel, Fatshi Béton semblait ignorer ses propres limites.Comme dans la légende de la Tour de Babel (cfr Genèse 11, 1-9) ; Félix Tshisekedi eut, au lendemain de son divorce d’avec Joseph Kabila, à se fabriquer une nouvelle échelle devant le conduire au firmament du pouvoir. Sa nouvelle trouvaille fut « L’élection d’un président en 7 jours » dans l’univers babylonien congolais, semblable à l’ancien Babylone, symbole de la corruption et de la décadence, avant sa chute.

Sous le pseudo choix du peuple, il s’auto proclama élu Président avec un score imaginaire 73,43%, tandis qu’à à ce qui reste de l’Assemblée nationale, il s’est attribué 95% contre 97% au Sénat, puis 97% dans les assemblées provinciales et 100% des exécutifs provinciaux. De cette forfaiture est née la nouvelle tour de Babel politique congolaise.

Avant la tour de Babel, les différentes composantes de l’USN parlaient d’une seule voix, et une même langue. Ayant chacun contribué à la construction de l’échelle conduisant au pouvoir absolu du désormais Roi de Babylon, par le truchement de la machine à bourrer les urnes, ils réclament chacun sa part du butin ; tout en revendiquant la paternité du score à la présidentielle.

C’est ainsi que sans avoir encore touché le firmament du pouvoir à la faveur du fameux second mandat, l’USN, la tour de Babel, vacille. Le vent de la fraude menace sa cohésion. Cette tempête arrive par le fait que Félix Tshisekedi a construit les bases de son pouvoir sur une architecture qui ne rassure personne parmi ses alliés ; nul ne sachant dans quelle langue les ouvriers passés du bon côté de l’Histoire vont s’accorder, à l’instar du Roi Soleil reclus dans l’incertitude de ses propres dérives.

Telle est la situation de la RDC d’aujourd’hui, faite de lâchetés, de compromissions, de cynismes politiques et d’égocentrisme. Un pays sans État, semblable à un bateau en dérive sans capitaine à bord, comme l’affirment bon nombre de ses partisans.

En réalité, ceux qui ont adhéré à l’USN sont fatigués, épuisés par l’absence de leadership au sein de cette structure. Ils s’en plaignent en privé, d’autres sur les réseaux sociaux, seul lieu sûr et « encore » où ils sont à l’abri de l’embrigadement de la DEMIAP et d’autres services qui forment la constellation de la police politique du pouvoir.

Cette lâcheté collective est condamnable ; elle fait de nous les complices silencieux d’une Nation en danger, déchirée par le tribalisme, le repli identitaire et la xénophobie. Chacun sait aujourd’hui en âme et conscience que Félix Tshisekedi est plutôt un problème qu’une solution pour la RD Congo. Qu’il dégage, ainsi le souhaitent tous.

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