Depuis plusieurs mois, la République Démocratique du Congo fait face à une intensification de l’agression rwandaise. Une réalité que la communauté internationale commence enfin à reconnaître, comme en témoignent les récentes sanctions américaines contre Kigali. Mais si le rôle du Rwanda ne fait plus de doute, une autre menace, plus insidieuse, mérite aujourd’hui d’être exposée : celle des complicités internes, où se distingue en première ligne le clan Kabila.
L’interview accordée récemment par l’ancien président Joseph Kabila à un média sud-africain a levé le voile sur un double jeu qui ne dit pas son nom. Derrière un discours faussement patriotique, il tente de se dédouaner de toute responsabilité, minimisant l’ampleur de la guerre et esquivant les véritables questions. Pourtant, les faits sont têtus, et la vérité, implacable. Son silence stratégique, l’attitude de son entourage et les révélations sur des complicités internes dessinent une réalité accablante : celle d’un ancien régime dont les liens avec Kigali n’ont jamais été totalement rompus.
Un langage dangereux qui trahit une posture équivoque
Si cette interview a déjà suscité de vives interrogations, une récente réunion du bureau exécutif du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) vient enfoncer le clou. Lors de cette rencontre, le parti de Joseph Kabila a appelé ses militants à être “prêts à tout”. Une déclaration à l’ambiguïté troublante, qui ne saurait être minimisée dans le contexte sécuritaire actuel. À quoi le PPRD prépare-t-il donc ses partisans ? Cette rhétorique, aux accents martiaux, ne s’inscrit-elle pas dans une logique de confrontation visant à troubler l’ordre républicain ?
Ce langage, qui frôle l’appel à l’insurrection, ouvre la porte à toutes les spéculations. Faut-il y voir une incitation à la défiance vis-à-vis des institutions ? Une velléité de déstabilisation interne en complément du chaos orchestré par le M23 et ses alliés ? Loin d’un positionnement démocratique fondé sur la contradiction politique et le débat d’idées, cette posture du PPRD suggère un agenda plus sombre, où l’intérêt partisan semble primer sur l’unité nationale et l’intégrité territoriale.
Des complicités internes de plus en plus évidentes
L’implication de figures proches de Joseph Kabila dans cette guerre n’est plus un secret. Plusieurs anciens caciques du régime, aujourd’hui membres du FCC, sont cités pour leurs liens avec des réseaux favorisant l’effort de guerre du M23. L’ancien chef de la police nationale, John Numbi, est suspecté d’avoir rejoint des groupes armés actifs dans l’Est. D’autres, tapis dans l’ombre, continuent d’alimenter un système de collusion politico-militaire où les frontières entre trahison et ambition politique s’estompent dangereusement.
L’histoire récente de la RDC nous rappelle que le M23 ne renaît jamais sans complicités internes. Déjà en 2012, certains officiers proches du régime Kabila avaient été accusés d’une complaisance coupable vis-à-vis de la rébellion. La lenteur de la riposte militaire à l’époque, les tergiversations diplomatiques et les incohérences stratégiques n’étaient pas le fruit du hasard.
Aujourd’hui, les similitudes sont troublantes. Le silence prolongé de Kabila face à l’agression, sa récente communication hésitante, et maintenant cet appel suspect du PPRD à “être prêt à tout”, ne peuvent être perçus comme de simples coïncidences.
Quand la République est menacée de l’intérieur, la justice doit s’imposer
La RDC ne peut plus tolérer en son sein des forces qui, sous couvert d’opposition politique, jouent un rôle trouble dans la déstabilisation du pays. La justice doit se saisir de ces signaux inquiétants et enquêter sur les complicités internes qui fragilisent la lutte contre l’agression rwandaise. Il ne saurait y avoir d’impunité pour ceux qui, par leurs actes ou leurs discours, contribuent à alimenter l’insécurité.
Les Congolais, désormais avertis, doivent redoubler de vigilance. L’heure n’est plus à la naïveté, et encore moins à l’oubli. Les masques tombent, et avec eux, les illusions d’une certaine classe politique qui, plutôt que de défendre la nation, semble tentée par l’aventurisme et la compromission. Le peuple ne saurait être dupe. Il est temps d’agir, avant que l’ombre de la trahison ne se transforme en un danger encore plus grand.