Bahati, Kamerhe, Mboso : les capricieux politiques du régime Tshisekedi

Par reporter.cd
D’après un communiqué signé par la Coordination de l’Union Sacrée de la Nation, Augustin Kabuya, les députés nationaux sont conviés à l’hémicycle de l’Assemblée nationale pour départager trois candidats en lice pour le perchoir de la Chambre du Parlement. Modeste Bahati Lukwebo, Vital Kamerhe Christophe Mboso Nkodia Puanga devront passer par les élections primaires annonce des élections primaires pour avoir un seul prétendant à la tête de l’Assemblée nationale.

Du jamais vu dans l’histoire politique du Congo démocratique. Cette séance électorale découle de la réunion tenue entre le Chef de l’État, Félix Tshisekedi et les membres du Présidium de l’Union sacrée.

Les trois candidats ont déjà dirigé une institution parlementaire en RDC : ça ne suffit pas ?

Il y a une expression célèbre très employée à Kinshasa : _Nini yango esilaka te ?_ Ce dicton interrogatif est un ras-le-bol de voir les mêmes visages dans les mêmes postes pour les mêmes résultats…mitigés ! Comme si le Congo d’Etienne Tshisekedi se conguguait uniquement au temps Kamerhe, Mboso ou Bahati.

Le « Partisanisme congolais » nous plongera dans les discours puants et fatiguants tels que : _Nous, ressortissants de…, soutenons la candidature de son Excellence l’Éternel irremplaçable…_ Un récital devenu dégoûtant, amère et vomissant dans les oreilles de ceux qui, chaque jour, prient pour le renouvellement de la classe et place politique.

Anamnèse des trois protagonistes au Perchoir de l’Assemblée provinciale

Rebondissons sur les candidats aux ambitions d’éternels mandataires publics.

Vital Kamerhe, Premier Président de l’Assemblée nationale après les élections combinées de 2006.

Durant l’exercice de son mandat, l’on a senti un Parlement difficile à différencier les tendances puisque l’Homme de Bukavu a tout fait pour que le Droit à la parole soit équitable.
Les congolais avaient la passion de suivre les débats parlementaires. Si ce n’était pas le fruit d’un Parlement dont le Speaker avait la sagesse du partage des Droits, c’était sûrement l’effervescence de vivre pour la première fois un Parlement démocratique tiré des urnes.

Le Speaker Kamerhe est totalement différent de celui que les congolais ont vu à la tête du Cabinet du Chef de l’Etat et au Ministère de l’économie nationale.

Dans l’office présidentiel, Vital Kamerhe s’est illustré par son implication dans le projet de 100 jours qui lui a coûté la prison.

Au ministère de l’économie nationale où il est Ministre sortant et en même temps député national, cumul de fonction étant normalisé par le très haut, le Pacificateur n’a pas su pacifier le taux de change sur le marché. A son arrivée, 1 dollar américain se changeait à 2250fc. A la fin de son mandat ministériel, le taux de change avoisine 2800 Franc congolais pour 1 dollar américain. Ce n’est pas tout, Vital n’a pas pu résoudre les problèmes de la crise alimentaire et économique du pays. Bref, un bilan chaotique qui ne lui permet pas, dans un État responsable, de briguer une haute fonction étatique.

Christophe Mboso Nkodia est celui qui pourrait faire croire aux Congolais qu’on peut naître dans la maternité de la fonction publique pour être à jamais un habitué du pouvoir.

Depuis des décennies, l’homme n’a jamais été sur un banc de touche. A l’époque du Président Mobutu, le poste ministériel était une routine de son cursus. Sous Joseph Kabila, la même nuance, toujours aux affaires ministérielles.

Au cours du premier quinquennat du Président Tshisekedi, Mboso Nkodia a pris les rênes du bureau d’âge de l’Assemblée nationale pour y demeurer comme Président définit de la chambre basse du Parlement.

Sous le marteau de Mboso, l’Assemblée nationale était devenue le cirque des scénarios qui dénaturaient la dimension constitutionnelle du Législateur.

Tantôt, c’est des disputes avec d’autres députés nationaux, tantôt, c’est des commérages et des propos irrespectueux envers les élus. Et pour couronner le tout, l’administration parlementaire était dépourvue des lois nécessaires pour la survie de l’Etat. Sans oublier, les arriérés constatés chez les délégués parlementaires et le dysfonctionnement et le menottage de plusieurs services stratégiques de la Chambre basse du Parlement. Un bilan tout à fait honteux pour un homme qui a longtemps travaillé dans les grands salons des régimes politiques en RDC depuis l’indépendance.

Modeste Bahati Lukwebo semble être celui qui veut rattraper les temps perdus pendant le deuxième mandat de Joseph Kabila avec tous les fronts à son encontre, surtout quand il a vécu le dédoublement de son Parti politique, sa mise à l’écart dans la gestion de la Res Publica.

Sous Félix Tshisekedi, c’est une bouffée d’oxygène pour sa remontada politique. A travers son regroupement AFDC-A, Modeste Bahati Lukwebo a ses pions partout : dans les ministères, les services publics… Ses pions ne sont pas des personnes tirées au hasard. C’est des gens qui partagent avec lui des liens de la progéniture.

A la Présidence du Sénat, les congolais ont assisté pour la première à la chambre haute la plus effacée et inactive de l’histoire parlementaire de la RDC.

Un sénat des positionnements politiques où les vrais débats de la vie nationale n’étaient pas au rendez-vous. Bahati Lukwebo n’a pas pu faire mieux que Léon Kengo Wa Dondo et Thambwe Mwamba.

Au Ministère de l’Economie nationale où Bahati Lukwebo s’est illustré sous l’ère Kabila, le record de la bonne gestion de ce portefeuille revient à Jean-Paul Nemoyato du Gouvernement Matata pour la stabilité du taux de change sur le marché pendant plus de deux ans.

Face à ces trois candidats dont les profils et les bilans actuels ne correspondent pas à leurs ambitions, Félix Tshisekedi a jeté le pavé dans la marre. Il ne veut pas être responsable du Choix du futur Speaker de l’Assemblée nationale.

La tâche revient aux députés nationaux de choisir celui qui dirigera la chambre basse pendant les cinq prochaines années.

Quand un sorcier et un féticheur postule pour le même poste, on choisit le moins méchant. (Sagesse africaine). Les Élus nationaux ont la liberté soit de choisir entre les trois protagonistes, soit de proposer un candidat outsider qui pourrait bouleverser tous les calculs.

De manière laconique, Albert Einstein a dit : « _La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent_ ».

Entre les trois, le choix est possible, mais pour quel résultat ? Toutefois la démocratie a ses raisons que la raison ignore. Point barre !

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