Fwamba charge Kabila d’avoir bradé à vil prix les actifs miniers

Par REPORTER.CD

Fwamba charge Kabila d’avoir bradé à vil prix les actifs miniers
Un ton sec. Le ministre congolais des Finances, Doudou Fwamba, a réagi avec une rare virulence au discours prononcé par l’ancien président Joseph Kabila, vendredi 23 mai dans la soirée. Dans un message publié samedi 24 mai 2025, sur X (anciennement Twitter), l’argentier national a dénoncé ce qu’il qualifie de « tragédie nationale » ayant marqué les 18 années de règne de l’ex-chef de l’État
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Par Christpain Bamwisamba
Photos Droit tiers#Doudou Fwamba s’en prend à la gouvernance Kabila, dénonçant une « tragédie nationale » faite de pillages, violations des droits humains et effondrement économique.
Doudou Fwamba s’en prend à la gouvernance Kabila, dénonçant une « tragédie nationale » faite de pillages, violations des droits humains et effondrement économique.

« Quelle tragédie ! », a-t-il lancé au tout début de son message, avant d’énumérer une série d’accusations graves portant sur la gestion des ressources du pays sous Kabila, les violations des droits humains et la dégradation des conditions de vie des citoyens.


Autres griefs, Doudou Fwamba accuse le régime Kabila d’avoir bradé des actifs miniers à vil prix « pour des intérêts privés » pendant près de deux décennies, privant ainsi l’État congolais de revenus considérables. Il évoque également des milliards de dollars de royalties issues des joint-ventures minières, qui auraient été « concédées à des amis étrangers ».

Le membre du gouvernement Suminwa ajoute que des centaines de millions de dollars ont été directement prélevés de la Banque centrale du Congo sans justification, citant notamment le cas controversé des « 350 millions USD de pas de porte de la TFM » (Tenke Fungurume Mining), dont la destination finale reste inconnue.

Il révèle également la création d’entreprises privées familiales financées « avec des millions USD de fonds publics octroyés en cadeau », dénonçant une confusion systématique entre les finances publiques et les intérêts particuliers d’un cercle restreint.

Sur le plan des droits humains, Fwamba ne mâche pas ses mots : « Des morts, assassinats, crimes contre l’humanité », écrit-il. Il cite spécifiquement les massacres des adeptes de Bundu Dia Kongo, de Mukungubila, de Kamwina Nsapu, ainsi que la répression sanglante des manifestations pro-démocratie.

« Tous ces amis assassinés, tous ces visages innocents », poursuit-il d’un ton ferme. Cette référence aux victimes anonymes illustre, selon lui, l’ampleur du traumatisme infligé à la nation.

Sous Kabila, Fwamba a également évoqué la misère des enseignants congolais « clochardisé », avec des salaires dérisoires allant de 45 à 60 dollars par mois. Il n’a pas épargné non plus les professeurs d’université, « sans assurance maladie ni autres garanties sociales ».

La démolition des sociétés publiques est également mise en cause. L’argentier national accuse une famille sans la nommer explicitement d’avoir orchestré leur démantèlement au profit d’un monopole familial.

Cette prise de position intervient au lendemain du discours musclé de Joseph Kabila, dans lequel l’ancien président a critiqué la gouvernance actuelle et prôné un « retour aux fondamentaux de la République ». Une sortie médiatique qui semble avoir déclenché une onde de choc au sein de la classe politique.

La réplique du ministre des Finances tranche avec la retenue généralement observée dans les cercles gouvernementaux. Elle marque aussi un tournant dans la manière dont les autorités actuelles entendent rendre compte des responsabilités de la période post-transition.

Doudou Fwamba conclut son message en appelant à un sursaut collectif pour « tourner définitivement la page des pillages et des violences » et réaffirmer les principes de justice, de transparence et de dignité pour tous les Congolais.

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