Haut-Katanga : 54 enfants déplacés n’ont pas accès à l’éducation pendant la gratuité d’enseignement de base [REPORTAGE]

Par Patient MBY

Sur la rue 11, à Luwowoshi, un quartier défavorisé de la commune Annexe, dans la ville de Lubumbashi, 54 enfants déplacés de guerre de l’Est, âgés de 3 à 15 ans révolus, s’abritent chaque matin dans un hangar dressé dans une parcelle, autour de Paul Byamungu, pour apprendre quelques leçons sur la lecture et écriture.

Ce lieu d’apprentissage informel est dans une situation dégradante. Des morceaux de bois constituent des bancs et un triplex peint en noir sert de tableau. Depuis la rentrée scolaire en septembre dernier, ces enfants dont des orphelins et des abandonnés n’ont pas retrouvé le chemin de l’école par manque de nécessaire. Paul Byamungu, porte-parole autoproclamé des déplacés vivant à Lubumbashi a pris l’initiative de les encadrer pour ne pas les laisser dans la rue ou tomber dans la délinquance juvénile dans les prochains jours.

« Nous sommes les déplacés de la guerre de l’Est. Nous sommes des parents. Quand j’ai vu les écoles ouvrir leurs portes, mais nos enfants sont à la maison, ça m’a beaucoup touché. Parce que laisser les enfants comme ça, c’est les perdre. Voilà pourquoi j’ai pris cette initiative de demander, là où on peut me donner un hangar pour les encadrer et les éduquer aussi sur la vie sociale, leur apprendre comment compter de 1 jusqu’à 1 000 et comment former aussi une phrase en français », a expliqué Paul Byamungu revenant sur ses motivations.

La non scolarisation de ces enfants contraste avec la gratuité de l’enseignement de base dans des écoles publiques. Une réalité frappante est que ces enfants manquent de tout pour aller à l’école. Ils n’ont pas d’uniformes, ni des cahiers, ni des chaussures encore les sacs et font face à une famine criante.

« Pour envoyer les enfants dans des écoles où il y a la gratuité, il faut le transport. Mais nous les déplacés, comment trouver aussi le transport ? Nous manquons même de quoi manger, quoi se vêtir, même de quoi payer les fournitures pour scolariser nos enfants. Je peux dire que là où les enfants étudient gratuitement, il faut que les moyens pour les scolariser soient réunis. Je n’ai pas d’uniformes, je n’ai pas de cahiers, je n’ai pas de sacs, je n’ai pas même de souliers. Donc les moyens, ne suffisent pas pour les scolariser », a ajouté M. Byamungu, assis sur un banc de fortune à côté de ses élèves.

Ce hangar construit en toiles déjà rouillées exposerait les enfants aux intempéries pendant la saison pluvieuse. Paul Byamungu plaide pour une prise en charge de ces enfants par les autorités congolaises et les organisations qui s’occupent de l’éducation des enfants afin de leur garantir un avenir meilleur.

Il sied de dire que deux de ces enfants sont morts de suites des maladies à cause d’un accès limité aux soins de santé.

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