Par REPORTER.CD
Les laboratoires de la désinformation rattrapés par les entraccusations entre Nicolas Kazadi et Gentiny Ngobila, huit autres grandes avenues de Kinshasa n’ont jamais reçu leurs lots de lampadaires Solektra, la dernière campagne de sape contre Jules Alingete fait flop.
Observateurs objectifs et opinion publique pro-lutte contre la corruption s’inquiètent d’une professionnalisation de la fabrique des fausses informations contre l’Inspecteur général-chef de service de l’IGF, Jules Alingete. Ils se préparent à leur arrivée massive à mesure que l’installation effective de la justice financière approchera, fort de l’expérience vécue chaque fois que l’agence anti-corruption publie un rapport dénonçant une pratique mafieuse.
Les faits. La semaine dernière, des drôles d’articles sortis vraisemblablement d’un seul et même laboratoire, ont paru dans certains médias dans le but de justifier et défendre la surfacturation des lampadaires commandés en 2022 par l’ancien gouverneur de la ville de Kinshasa pour éclairer certaines artères de la ville mais jamais totalement livrés jusqu’à ce jour par la société Solektra. Ces productions accusent faussement et étrangement le patron de l’IGF d’avoir boudé les instructions de décaissement prétendument données par le président de la République pour parachever ce chantier initié par la ville de Kinshasa.
Rien à voir avec les performances de Félix Tshisekedi, qui n’a jamais encouragé un quelconque détournement de fonds publics sous prétexte qu’il contribuerait à son bilan. Bien au contraire. La dernière campagne lancée contre Alingete, comme les précédentes, est axée sur des récits mal présentés et des fausses informations. Une surfacturation est une corruption et cela reste un vice, un crime, que les médias se doivent de dénoncer unanimement.
«Partout à travers le monde, les médias sont considérés comme des acteurs clés dans la lutte contre la corruption, en matière de sensibilisation et de renforcement de la dissuasion morale et judiciaire. C’est le contraire en République Démocratique du Congo, où au nom d’un certain journalisme d’investigation orienté, certains médias se complaisent dans les attaques contre des figures majeures de la lutte contre la corruption visiblement dans le but de saper leur image. Pareille démarche fait le lit de la prédation et de la corruption», critique Me Smeth Kusolika, appelant cette catégorie à la prise de conscience.
Pour Maître Kusolika, présenter le président de la République comme un dirigeant qui aurait donné des ordres pour poursuivre le financement ou exonérer irrégulièrement du matériel commandé par un prestataire payé avec de l’argent public pour un projet surfacturé destiné à être brandi comme un argument électoral c’est, à la limite, l’outrager. C’est de la désinformation.
Les entraccusations et les contradictions entre Nicolas Kazadi et Gentiny Ngobila en disent long sur les contours du marché !
C’est encore un coup raté contre l’IGF. Et pour cause, les propres aveux de Nicolas Kazadi lors du briefing organisé le 25 avril 2024 en direct de la télévision publique détruisent la fameuse enquête. Ce jour-là, l’ex-argentier a d’abord reconnu que le marché des lampadaires a été surfacturé.
«Le gouverneur de la ville m’écrit pour me demander de payer 2900 lampadaires au prix de 4900 dollars par lampadaire. Je lui dis que je ne peux pas payer ça parce que c’est trop cher. J’ajoute que je suis en train de payer les lampadaires au prix de 1500 dollars le lampadaire -l’unité- chez le fournisseur Modern Construit au moment où nous parlons. Il livre à 1500 dollars pour tout le pays et on ajoute seulement 120 dollars d’installation», a-t-il déclaré devant les caméras du monde.
Puis: «Le gouverneur me dit que ce n’est pas la même qualité. Je rétorque qu’on n’a pas besoin de Rolls Royce de lampadaire mais de simples lampadaires. Il me dit que le marché est déjà passé, la commande a déjà été passée en France et il faut payer. Il fait son lobbying en disant qu’il faut lutter contre les kuluna. Finalement, je dis comme c’est un gros montant et que je ne suis pas convaincu, j’appelle en premier l’Inspecteur général des finances pour lui dire qu’on me fait pression pour payer les lampadaires dans le cadre de la lutte anti-kuluna. Je vais payer mais je vous demande de faire le suivi de ce paiement. J’ouvre un compte qui s’appelle “Hôtel de Ville/Investissements” où on loge l’argent. Et c’est l’Hôtel de ville qui a la signature de ce compte. Je dis aussi que seulement 30% de l’argent peut être donné aux prestataires locaux et 70% au fournisseur étranger. Tout ça parce que je sais que l’argent est sécurisé quand on paye par lettre de crédit au fournisseur étranger, la banque ne peut payer que ce qu’il y a réellement dans le contrat, parce qu’on peut vous présenter des lampadaires très chers et, au moment du paiement, on paie les moins chers. J’ai fait ça exprès pour qu’il n’y ait pas de tricherie possible».
Puis encore: «Le gouverneur Ngobila a envoyé une équipe pour aller visiter l’usine qui fabriquait ces lampadaires. Je n’étais au courant de rien dans tout ça et c’est maintenant que je le découvre dans le dossier… Ce dossier m’a été amené sur la table par le gouverneur. Je l’ai même appelé ce matin pour lui dire ma désolation. Ce n’est pas mon dossier. C’est un dossier du gouverneur Ngobila. S’il y a des justifications à faire sur ce marché, c’est l’Hôtel de Ville».
Ça se passe de tout commentaire. Nicolas Kazadi a dit avoir payé «sous pression» un contrat qu’il savait «surfacturé», selon ses propres aveux. Il a également ajouté que le contrat des lampadaires a été négocié et signé sans des clauses accordant des exonérations. Mais il s’en trouve des gens qui veulent condamner l’IGF pour avoir cherché à voir clair et contraint le prestataire à payer la douane.
Quand Gentiny Ngobila a pris la parole à son tour, c’était non seulement pour contredire Kazadi mais aussi apporter d’importants éléments d’éclairage confirmant les pratiques de corruption et de trafic d’influence dans cette affaire. «Les gens qui ont livré et installé les lampadaires sont partis de quelque part. Je dis bien de quelque part. Ils ont eu leur contrat. La contractualisation a été faite par mon ministre de l’Energie. Et le même ministre est allé visiter l’usine qui fabrique des lampadaires en France. Il a confirmé que ces gens-là fabriquent du bon matériel. Le ministre Nicolas Kazadi dit que c’est trop cher mais c’est lui qui a payé. Ce n’est pas Ngobila. J’ai suivi que le paiement est parti du compte séquestre de la Ville mais je vous dis que le paiement n’est jamais parti de ce compte. Je vous dis la vérité, vous pouvez aller vérifier à la Sofibanque. Le paiement est parti du Compte général du Trésor directement au compte de Monsieur Bathily Solektra. Il n’y a jamais eu de compte séquestre en ce qui concerne les lampadaires de Monsieur Bathily», a-t-il riposté sur les antennes de Top Congo Fm.
Et de tout balancer: «Au contraire, j’ai appris l’existence de ce paiement via l’Inspecteur général des finances. C’est lui qui m’a appris comment le paiement est passé du Compte général du Trésor au compte de Monsieur Bathily sans passer par la Ville».
C’est clair: tout le monde qui a suivi et vu les entraccusations et les contradictions entre Nicolas Kazadi et Gentiny Ngobila peut se faire une idée sur les vrais contours du marché. L’extrait vidéo relatif aux confessions de Nicolas Kazadi existe. Celui relatif au démenti de Ngobila aussi. Comme aussi celui de Samba Bathily, le patron de Solektra qui a, lui, tenté d’évoquer des complications administratives dans un communiqué publié dans les médias. «Pour le dernier cité, pas besoin d’un schéma savant pour comprendre qu’il s’agissait tout simplement d’un refus délibéré de payer l’impôt, espérant se jucher sur les épaules de Kazadi, sa principale béquille dans le deal», a analysé un acteur de la Société civile.
C’est donc dans le cadre de ses missions légales que l’IGF a fait irruption, constatant d’une part que le contrat n’avait jamais connu un début d’exécution deux ans après sa signature et, d’autre part, seuls 180 lampadaires avaient été installés sur 2900 alors que les 13 millions de dollars exigés par Solektra avaient été totalement décaissés. Le service supérieur de contrôle a-t-il eu tort d’avoir exigé le paiement des frais de douane à une société qui avait empoché des millions de dollars et réalisé des bénéfices mais qui voulait être exonérée? L’IGF aurait-elle correctement rempli sa mission si elle avait laissé Samba Bathily bénéficier d’une exonération indue?
La facture de Solektra totalement payée mais toutes les avenues de la capitale concernées par le projet n’ont jamais reçu leurs lots de lampadaires
Alors que Bathily, coincé par l’interdiction de quitter le territoire national requise par l’IGF, s’était finalement plié en acceptant de payer les droits de douane, les sources des enquêteurs ont-elles cherché de savoir pourquoi sa société n’a jamais livré et installé tous les lampadaires? Pourquoi n’ont-elles pas le courage de dire aux Kinois que les avenues Kasa-Vubu et By-pass également concernées par le projet lampadaires n’ont jamais été équipées alors que la facture de Solektra a été totalement apurée?
Retenues dans le lot, les avenues ex-Flambeau -entre Gare centrale et Ista-, ex-Huileries -entre Regideso et Rond point-, Kabinda -de la RVA au-à la RTNC-, By pass -du Rond point Ngaba à Cité verte, Lumumba -entre la 1ère et la 18ème rue Limete- et Ndjoku -du Boulevard Lumumba à la résidence de Gizenga- n’ont jamais vu les lampadaires leur destinés.
En 2022, pas moins de 13 millions de dollars ont été bel et bien décaissés du Compte général du Trésor au bénéfice de Solektra dans le but de placer 2.900 poteaux des lampadaires à Kinshasa. Grâce à sa patrouille financière, l’IGF a pu déceler cette opération bien avancée, consistant à faire saigner les caisses du Trésor public.
Les inspecteurs des finances, en se rendant compte de la supercherie, ont tout de suite alerté leur hiérarchie qui, sans tarder, a pris des mesures drastiques pour sauver les millions de la ville à ne pas s’évaporer. Elle a tout de suite adressé un ultimatum de trois mois à l’homme d’affaires malien dont les équipes ont seulement réalisé une partie du travail.
Samba Bathily a quitté la République Démocratique du Congo sur la pointe des pieds laissant même une présumée dette de 4 millions de dollars due à Sofibanque. Il reste à se demander ce que vient faire le nom du Chef de l’État dans un dossier qui sent la corruption et à exiger des auteurs de cette énième campagne de sape qui fait flop la publication de sa fameuse lettre ou la correspondance de son Dircab contenant les prétendues injonctions données à Jules Alingete, sans quoi tout le travail produit devient douteux.
Félix Tshisekedi, le bouclier de l’IGF
La vérité est que le président de la République a lui-même vacciné son flic financier en chef contre les attaques des prédateurs et leurs relais. En témoignent les différentes sorties du Chef de l’État vantant la qualité du travail de l’IGF et l’intransigeance de l’intraitable Alingete, qualifié de chien méchant. Voilà qui immunisent les inspecteurs des finances du poison de la désinformation distillé par la mafia. Aux abois, les chiens peuvent continuer à aboyer, la caravane anti-corruption passera. Tant que le président de la République sera avec lui et le voudra, tant que la première institution du pays donnera son appui à l’IGF et demeurera son bouclier, Alingete, la bête noire de la mafia, ne pliera pas malgré les vagues de complots ourdis contre lui par les empereurs du crime déchus.













