Par Démosthène KALUBI
Le gouvernement de Kinshasa entend postposer les négociations de Luanda avec Kigali étant donné que le régime Kagame n’a pas retiré ses troupes du territoire congolais.
À en croire le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, les négociations de Luanda ne valent pas plus que les vies des congolais que les troupes rwandaises fauchent chaque jour.
«Aucun pays au monde ne peut accepter qu’une armée étrangère soit dans son territoire et que ses dirigeants acceptent de négocier. Les Tutsis et les Hutus sont nos frères. Si le Président Paul Kagame veut faire des affaires de mines ici, il n’y a pas de problème mais il ne faut pas tuer des gens».
Pour le chef de la diplomatie congolaise, la récente attaque perpétrée par la coalition RDF-M23 dans le camp des déplacés de Mugunga près de Goma, est la dernière goutte qui a débordé le vase.
«Vous avez suivi ce qui s’est passé le vendredi à côté de Goma. L’armée rwandaise et le M23 ont tiré des bombes dans le camp des déplacés. Je peux vous montrer des images et vous serez effrayé. Ils ont tué 14 personnes, 35 blessés dont des femmes et des enfants. Nous, nous disons au président Lourenço que le Président Kagame retire ses militaires. S’il dit qu’il y a des FDLR, nous avons soumis au président Lourenço, il y a deux semaines, un plan de démantèlement des FDLR et nous devions discuter le vendredi 10 mai 2024, mais avec ce qu’ils ont fait, nous ne pouvons pas aller discuter avec les Rwandais. Il n’y a aucun problème entre les Congolais et les Rwandais, mais c’est le président Kagame qui crée ces histoires », s’est indigné Christophe Lutundula.
Les délégations conduites par Christophe Lutundula, Vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères de la RDC, et Vincent Biruta, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Rwanda, s’étaient retrouvées jeudi 21 mars 2024 dernier à Luanda autour du facilitateur l’Angola, représenté par une délégation conduite par le ministre des Affaires étrangères, Tête António.
Conformément à sa mission de médiateur désigné par l’Union Africaine en vue d’organiser une rencontre directe entre Félix Tshisekedi de la République Démocratique du Congo et Paul Kagame du Rwanda, les délégations ministérielles de deux pays se sont penchées sur la situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo avant la rencontre proprement dite de deux Chefs d’État. À l’allure où vont les choses, ces négociations deviennent hypothétiques.