Par Patient MBY
Au moins 272 cas d’assassinats et d’exécutions sommaires, 300 cas de tortures et 300 autres de viols ont été commis par les rebelles du M23-AFC soutenus par l’armée rwandaise, dans les parties sous leur occupation entre le 20 septembre et le 02 octobre, a indiqué le ministère de l’Intérieur congolais dans un communiqué rendu public ce samedi 11 octobre.
Selon ce document, les rebelles du M23, « supplétifs de l’armée rwandaise », sont également responsables de plusieurs exactions, notamment des arrestations arbitraires « dans des conditions inhumaines », des centaines de cas d’enlèvements et de recrutements forcés, à l’instar de ceux organisés à Chanzu et à Rumangabo, contraignant les jeunes à une formation militaire « forcée » et à des pillages. Kinshasa accuse aussi le M23 d’avoir incendié et bombardé de nombreuses habitations civiles dans les territoires de Rutshuru, Walikale et Masisi.
Projet de balkanisation et administration parallèle persistante
Le gouvernement de Kinshasa dénonce le projet de balkanisation conçu par l’AFC-M23, illustré par ses récentes annonces sur la délivrance de documents « illégaux » de voyage et l’interdiction d’accès à d’autres Congolais dans les zones sous son contrôle, ainsi que la transformation de certaines entités coutumières en centres et cités. Dans ce même communiqué, le ministère de l’Intérieur tire la sonnette d’alarme sur la perpétuation de l’administration parallèle par l’AFC-M23, qu’il accuse d’installer des chefs coutumiers « illégaux », alors que ceux « légitimes » sont, selon lui, « destitués, portés disparus, contraints à l’exil forcé et parfois assassinés ».
En parallèle, l’AFC-M23 aurait, après Kinshasa, imposé le paiement de frais scolaires dans des écoles primaires et le prélèvement trimestriel de 17 % sur ces frais, bafouant le principe de la gratuité de l’enseignement de base reconnue par la Constitution congolaise. Le gouvernement note, par ailleurs, que l’imposition de taxes et d’impôts aux écoles et hôpitaux entrave « l’accès aux soins de santé et met en danger la vie des malades ».
Le gouvernement congolais attire l’attention de l’opinion nationale et internationale sur les actes de violence commis par les rebelles de l’AFC-M23, soutenus par Kigali, contre les populations civiles, en violation flagrante des instruments juridiques internationaux, dont la Charte des Nations unies, la Convention de Genève, l’accord de paix de Washington et la déclaration des principes de Doha.
Ce rapport sur les atrocités perpétrées par l’AFC-M23 intervient dans un contexte où la main tendue du président Félix Tshisekedi à Paul Kagame pour faire « la paix des braves » est qualifiée de « comédie politique ridicule » par le Rwanda, principal acteur dans la crise à l’Est du Congo, ce qui asphyxie les voies diplomatiques pour le retour de la paix.













