Coup d’État raté et attaque de la résidence de Kamerhe : Justicia Asbl demande à la justice de mener des enquêtes impartiales

Par Démosthène KALUBI

Les organisations de la société civile veulent voir clair dans l’affaire du coup d’État raté et attaque de la résidence du député Vital Kamerhe. Pour Justicia Asbl, la justice militaire congolaise doit mener des enquêtes en toute impartialité pour faire établir les responsabilités.

Dans une déclaration rendue publique le 20 mai, le président de cette organisation de la société civile, maître Timothée Mbuya qui fustige cet acte et déplore les décès enregistrés à l’issue des accrochages entre les assaillants et les forces de défense nationale, note qu’aucune raison ne peut justifier le recours à la violence pour un prétendu changement des institutions de la République

«Tout en condamnant ces attaques qui ont malheureusement causé dans le chef des assaillants des décès et de deux éléments de la force de sécurité en pleine exécution de leur noble tâche, JUSTICIA Asbl reste convaincue qu’aucune raison ne doit justifier le recours à la violence armée qui reste d’ailleurs un acte répréhensible au regard du droit interne et du droit international pour soit disant accéder au pouvoir.»

Pour Timothée Mbuya, ces attaques armées dans la capitale congolaise et surtout l’accès facile par les insurgés au Palais de la nation généralement très sécurisé (où se trouve le bureau du Président de la République) sont inacceptables, et amènent JUSTICIA Asbl à s’interroger notamment sur l’efficacité des services de sécurité et de défense, le pourquoi de chercher à attenter à la vie du Ministre de l’économie nationale et candidat à l’Assemblée nationale Vital KAMERHE en s’attaquant à sa résidence.

«Ces événements surviennent pendant qu’il y a des affrontements à l’Est du pays où les rebelles de la coalition M23/AFC soutenus par l’armée rwandaise, continuent à commettre des graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire contre les populations civiles, dans leur tentative de prendre la ville de Goma. Plus grave encore, les autorités nationales des services de sécurité et de défense ne parviennent toujours pas à prendre des dispositions idoines pour la reconquête complète par les FARDC des zones occupées par l’ennemi. Ceci est d’autant plus inquiétant que certains compatriotes congolais, au motif de lutter contre les injustices sociales du régime politique en place, trahissent leur patrie en s’alliant à ceux qui tuent, violent et pillent ses ressources naturelles dans leur quête de balkanisation du pays», dit-il.

Cependant, JUSTICIA Asbl invite le Président de la République à prendre les taureaux par les cornes en prenant préventivement des décisions drastiques pour relever de leurs fonctions. les responsables des services de défense et de sécurité qui ne parviennent pas à mettre des stratégies en place pour que les FARDC reconquissent toutes les localités occupées par la coalition M23/AFC/armée rwandaise, et ceux dont la négligence vient d’être mise à nu á travers ces attaques armées contre la résidence du Ministre de l’économie nationale et candidat à l’Assemblée nationale Vital KAMERHE, et le Palais de la nation (qui est aussi un emblème de la Présidence de la république).

Outre les autorités politiques, Timothée Mbuya saisit également l’auditorat général de l’armée pour des mesures drastiques contre les éléments des FARDC qui ont violé la dignité humaine en filmant les atrocités qui ont suivi la scène du 20 mai.

«Afin de mettre fin à cette pratique devenue dangereuse dans le chef de certains militaires indisciplinés, il est demandé à l’Auditeur général d’arrêter tous ces soldats-là qui se sont permis de filmer et diffuser soit les images des insurgés tués et arrêtés, soit des biens perquisitionnés. Ces pratiques violent non seulement la dignité humaine, mais surtout torpillent les enquêtes en cours».

Tout en exhortant le commun des Congolais à un sens élevé de patriotisme et au recours aux voies pacifiques et légales pour accéder au pouvoir ou changer les institutions publiques, JUSTICIA Asbl demande aux autorités judiciaires congolaises, principalement, l’Auditeur général des FARDC près la Haute Cour Militaire, de mener des enquêtes en toute indépendance et impartialité afin d’attraire dans un bref délai tous les présumés auteurs directs et indirects de ces événements et de veiller au respect des droits de toutes les personnes arrêtées dont le droit à ne pas être torturé, le droit d’entrer en contact avec les membres de leurs familles et leurs avocats.

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