Par reporter.cd
Le ministre Nicolas Kazadi a été convoqué ce vendredi 10 Mai au Parquet général près la Cour de Cassation par les enquêteurs judiciaires afin de fournir en urgence les pièces justificatives de paiements et les informations sur la fixation des prix des forages.
Cette convocation constitue le début d’une procédure judiciaire qui pourrait éventuellement conduire à l’inculpation de tous les malfrats dans ce dossier de forages qui révolte les congolais.
Pour l’instant, les ministres des Finances et du Développement rural, respectivement Nicolas Kazadi et François Rubota, et l’ancien ministre du Développement rural, Guy Mikulu, n’ont pour l’heure plus le droit de sortir de RDC. Tous trois se sont vu interdire de quitter le territoire par la justice congolaise, qui enquête sur des soupçons de détournements de fonds publics.
Dans le but d’empêcher que les trois personnes accusées de détournement présumé des deniers publics ne puissent se soustraire des poursuites judiciaires engagées contre elles, le procureur général Firmin Mvonde a enjoint, depuis le 27 avril, à la Direction générale de migration (DGM) d’instruire tous ses services œuvrant aux postes frontaliers d’interdire ces personnes de sortir du pays et de Kinshasa où elles sont tenues de répondre devant l’organe de la loi.
De la genèse du dossier
Tout part du contrat de l’installation de 1000 forages et de construction de stations mobiles de traitement d’eau dans 1000 localités à travers la RDC. Le Gouvernement congolais, représenté par le ministère du Développement rural et le consortium STEVERS Construct-sotrod Water, sont tombés d’accord en avril 2021. Le projet a été évalué à près de 400 millions dollars américains, 398.982.383USD pour être précis.
Deux ans après, le rapport conjoint de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) et la Ligue congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO), publié le 12 avril 2024, a évoqué un possible détournement de fonds et a dénoncé la surfacturation du marché public. Ces deux structures de la société civile proposent la mise en place d’un comité de suivi de ce projet.
Dans un document du 11 avril dernier, le ministre des Finances affirmait obtenu la révision à la baisse du prix unitaire d’un forage, qu’il estimait très élevé.