Est de la RDC : Le dialogue entre Kinshasa et le M23 reporté sine die

Par Patient Mubiayi MBY

Les discussions discrètes prévues ce mercredi 9 avril 2025 à Doha, au Qatar, entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 ont été reportées à une date ultérieure. L’information a été confirmée à l’agence de presse britannique Reuters par des sources concordantes issues des deux parties prenantes.

Selon un responsable congolais ayant requis l’anonymat, le report serait dû à des problèmes logistiques, notamment la réception tardive des invitations par les délégations concernées. La même source a précisé que jusqu’au lundi précédant la date prévue, les invitations n’étaient pas encore parvenues aux protagonistes, qualifiant l’échec de cette rencontre de « simplement une question d’organisation ».

Si Doha n’a pas communiqué de nouvelle date pour la tenue de ces pourparlers, des sources indiquent que Kinshasa aurait posé des conditions préalables substantielles à l’ouverture des négociations. Parmi celles-ci figurent « un cessez-le-feu sans condition, notamment le retrait des rebelles des villes de Bukavu et Goma ». Ces exigences témoignent de la position ferme du gouvernement congolais face à l’occupation de territoires par le M23.

De son côté, la délégation du M23, qui devait être conduite par le coordonnateur adjoint de la coalition rebelle AFC/M23 et le colonel Imani Nzenze, chargé des renseignements et des opérations militaires, aurait également formulé plusieurs « mesures de confiance » comme prérequis à l’entame des négociations. Ces conditions incluraient « une déclaration solennelle de Félix Tshisekedi s’engageant publiquement pour le dialogue direct avec l’AFC/M23, l’abrogation de la résolution de l’Assemblée nationale du 8 novembre 2022 contre le brassage ou l’intégration des groupes armés au sein des forces de défense et de sécurité, l’annulation des condamnations à mort, des poursuites et des mandats d’arrêt contre les dirigeants et les cadres de l’AFC/M23 et la libération des détenus civils et militaires arrêtés ou accusés de connivence avec l’AFC/M23 ».

Le M23 occupe actuellement d’importantes localités dans la partie orientale de la République démocratique du Congo, suite à des affrontements majeurs avec les forces loyalistes congolaises survenus en janvier et février de cette année. Cette situation a provoqué le déplacement de millions de Congolais. Il convient de rappeler qu’une précédente rencontre prévue le 18 mars entre Kinshasa et le M23, sous la médiation du président angolais, avait déjà été annulée en raison du refus de la délégation rebelle de se rendre à Luanda, invoquant les sanctions imposées à ses hauts responsables par l’Union européenne peu avant cette échéance.

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