Par Patient MBY
Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) a condamné, dans un communiqué, la décision du tribunal de paix de Masiko ayant condamné, jeudi 2 octobre, son militant Jedidia Mabela à six mois de prison pour imputations dommageables et propagation de faux bruits. Un procès expéditif qui n’aura duré que deux jours.
La LUCHA dénonce également la disparition de Zacharie Kingombe et les pressions constantes exercées sur ses autres militants. Elle exige la libération immédiate et sans condition de Jedidia Mabela et réclame que toute la lumière soit faite sur le sort de Zacharie.
Selon le mouvement, le gouvernement provincial de la Tshopo aurait instauré « un climat de terreur et de chasse à l’homme » afin de museler les voix dissidentes. Les militants pointent du doigt des arrestations arbitraires visant ceux qui réclament une amélioration des conditions de vie de la population.
La tension est montée d’un cran après que la LUCHA a dénoncé des dépenses jugées abusives. L’exécutif provincial aurait déboursé près de 150 millions de francs congolais pour financer deux concerts de la chanteuse Rebo Tchulo, organisés les 16 et 17 août 2025, en l’honneur du président Félix Tshisekedi, dans une province où l’accès à l’eau, à l’électricité et à la sécurité demeure précaire.
Le mouvement rappelle en outre que, le 30 août, un proche du gouverneur avait publiquement qualifié ses militants « d’ennemis de la province », contribuant à envenimer la situation. La LUCHA exige la fin des pratiques répressives et appelle l’Assemblée provinciale à ouvrir un audit sur l’utilisation des fonds publics.
De son côté, Amnesty International a dénoncé la condamnation de Jedidia Mabela comme « une parodie de justice », dénonçant des poursuites arbitraires et la criminalisation des manifestations pacifiques par les autorités congolaises.













