Par Patient MBY
Le procès de l’ancien ministre de la Justice et Garde des Sceaux se poursuit ce mercredi 30 juillet à la Cour de cassation. Ce, après une longue audience publique tenue le 23 juillet dernier avec des longues heures d’audition du prévenu Mutamba qui a présenté des moyens de défense face aux griefs qui lui sont reprochés.
Cette troisième étape du procès pourra marquer un tournant décisif dans la justice congolaise, vu la célérité des procédures. Mis en accusation pour un présumé détournement des deniers publics, Constant Mutamba a été contraint de démissionner pour faire face à la justice un an après sa prise de fonction. Une première en République démocratique du Congo depuis l’indépendance.
Un procès politique ou une justice en convalescence ?
Constant Mutamba Tungunga, alors ministre de la Justice, avait organisé les États généraux de la Justice pour statuer sur les résolutions afin de soigner l’appareil judiciaire qualifié de « malade » par le président de la République. Lui qui a engagé des réformes judiciaires se retrouve aujourd’hui sur la sellette pour détournement des 19 millions de dollars américains alloués à la construction d’une prison à Kisangani.
Lors du dépôt du réquisitoire à l’Assemblée nationale par le procureur général près la Cour de cassation Firmin Mvonde pour solliciter la levée de son immunité parlementaire, Constant Mutamba a crié à une cabale politique orchestrée par des gens qu’il estimait être en « inimitié » avec lui à cause de sa lutte contre la mafia depuis son accession au ministère de tutelle.
Devant les juges, Constant Mutamba a démontré que cet argent se trouvait « bel et bien » à la banque, tout en révélant que ces fonds n’étaient pas issus du Fonds spécial de réparation et d’indemnisation des victimes des activités armées de l’Ouganda « Frivao ». Malgré les vices de processus dans la passation du marché de gré à gré avec l’entreprise Zion, aucun grief n’a été retenu contre Mutamba. Face à toutes ces justifications, la décision du juge viendra trancher. Toutefois, pour Mutamba c’est un procès « de toute une génération » et c’est l’histoire qui va le rétablir.













