Par pierre Kabakila
Le Président Félix-Antoine Tshisekedi a réaffirmé sa volonté de reprendre le contrôle total de la filière du cobalt, lors de la 61ᵉ réunion du Conseil des ministres tenue vendredi à Kinshasa. Il a exigé le respect strict des mesures de régulation adoptées par le ministère des Mines et par l’Autorité de Régulation et de Contrôle des Marchés des Substances Minérales Stratégiques (ARECOMS), en rappelant que la suspension des exportations de cobalt prendra fin le 15 octobre 2025.
À compter du 16 octobre, une politique de quotas remplacera cette suspension, a annoncé le Chef de l’État, afin d’encadrer durablement les exportations, protéger les intérêts nationaux et assurer une meilleure redistribution des richesses minières. « La République Démocratique du Congo, premier producteur mondial, dispose désormais d’un véritable levier pour influer sur ce marché stratégique. Il est impératif de maintenir ces acquis. Trop longtemps, notre pays a été victime de stratégies prédatrices », a martelé le Président Tshisekedi.
Des résultats économiques encourageants
Depuis la mise en œuvre des mesures de régulation en mars dernier, la filière cobalt a enregistré une amélioration spectaculaire. Le prix du cobalt métal est passé de 21.936 à 42.108 dollars la tonne, soit une hausse de près de 92 %, tandis que celui de l’hydroxyde de cobalt a bondi de 12.566 à 36.927 dollars, représentant une progression de 194 %.
Ces performances traduisent une réduction de l’excédent sur le marché et un rééquilibrage favorable des cours mondiaux.
Une régulation comme instrument de souveraineté
Félix Tshisekedi a présenté les suspensions successives et la mise en place prochaine des quotas comme des outils de souveraineté économique et de bonne gouvernance dans la gestion des ressources stratégiques du pays.
Il a instruit le Vice-Premier ministre de l’Intérieur, le ministre des Finances et le ministre des Mines de soutenir activement l’ARECOMS dans sa mission de contrôle et d’assainissement de la chaîne d’approvisionnement du cobalt, notamment dans le secteur de l’artisanat minier.
Des contrôles renforcés seront menés aussi bien avant qu’après les exportations, a précisé le Président, avertissant que toute fraude ou pratique subversive sera sévèrement sanctionnée, jusqu’à l’exclusion définitive du système des quotas.
Aucune ingérence tolérée
Tshisekedi a également mis en garde contre toute ingérence politique ou économique dans ce processus de régulation, soulignant que seule l’ARECOMS est habilitée à communiquer sur les décisions de l’État relatives au marché du cobalt.
« C’est dans la discipline collective et la vigilance que la République Démocratique du Congo pourra tirer pleinement parti de sa position de leader mondial du cobalt, au bénéfice de son développement et de son peuple », a conclu le Chef de l’État.
Un rapport d’évaluation sur la mise en œuvre des instructions présidentielles est attendu dans les 30 jours.













